Conférence sur l’histoire de la châtaigne ardéchoise et de son industrie de transformatio, présenté par Christophe Sabaton

L’assistance était nombreuse, le vendredi 16 novembre à la mairie de Vallon, pour accueillir Christophe Sabaton, directeur général de l’entreprise du même nom, bien connue à Aubenas et en Ardèche. Patron dans la journée, conférencier le soir, il était venu nous parler d’un sujet qu’il connait bien, et pour cause : l’histoire de la châtaigne ardéchoise et de son industrie de transformation.
Il nous conta dans un premier temps l’histoire du châtaignier, cet arbre endémique de l’Ardèche, présent depuis près de 8 millions d’années dans nos Cévennes et qui connut son apogée aux alentours de 1875. A cette époque l’Ardèche produisait 40 000 tonnes de châtaignes à comparer aux 5000 tonnes de 2016.
Les maladies cryptogamiques, le dépeuplement rural et donc le manque de bras ont porté un coup sérieux à la châtaigneraie ardéchoise au début du XXème siècle qui perdit plus d’un million d’arbres. Malgré ces malheurs, l’Ardèche reste aujourd’hui le premier département français pour la production de châtaignes.
Ce maintien s’explique par la création d’entreprises de transformation à Privas : Faugier (Privas 1882), Sabaton (Labégude 1907) et Imbert (Aubenas 1920) qui vont permettre de mieux valoriser la châtaigne qui fut pendant longtemps la principale nourriture des ardéchois de la Montagne. Ils en consommaient alors près de 300 g/jour….mais c’était leur seul repas de la journée. Simple rappel à l’histoire de nos campagnes…
A travers l’histoire de son entreprise familiale mais aussi des avancées technologiques venues en particulier d’Italie, Christophe Sabaton nous rappela les évolutions techniques de la fabrication de la crème de marron et des marrons glacés : l’évolution de l’épluchage avec les parmentières, la cuisson et le confisage. En quelques jours, la châtaigne devient marron, appellation plus noble commercialement.
L’AOC Châtaigne d’Ardèche créée en 1998 est devenue une AOP européenne en 2014. Cette appellation est aujourd’hui un atout pour la filière même si des difficultés demeurent. Les bras manquent toujours pour régénérer rapidement et entretenir la châtaigneraie ardéchoise dont seulement 25% est en production. Mais l’histoire continue de bien belle façon….